09/10/2013

Franc-maçon et citoyen

 

Selon le Petit Robert, le citoyen est la personne qui appartient à une cité, en reconnaît la juridiction, est habilité à jouir, sur son territoire du droit de cité et est astreint aux devoirs correspondants.Parmi les droits du citoyen se trouve celui de s’occuper des affaires de la cité et donc de faire de la politique au sens noble du terme.L’appartenance à la Franc-maçonnerie est-elle compatible avec les devoirs d’un bon citoyen ?

 L’anathème jeté sur la Franc-maçonnerie l’a accusée de comploter contre l’Etat et la Nation. Ce complot maçonnique est-il réel ?En face du problème politique et du choix politique quelle peut-être l’attitude d’une institution comme la Franc-maçonnerie ? Le franc Maçon est-il libre dans son choix politique ?Ce sont les deux questions auxquelles nous allons essayer de répondre.

 A/ LE COMPLOT MACONNIQUE CONTRE L’ETAT ET LA NATION N’EXISTE PAS.

Dans chacun des pays où les Maçons ont le droit de se réunir pour cultiver leur idéal de concorde et d’harmonie sociale, la franc Maçonnerie par loyauté prescrit à ses adeptes , l’obéissance aux lois de ce pays et les sacrifices nécessaires à sa défense , quels qu’en soient le régime politique et le Gouvernement.L’article 2 des constitutions d’Anderson dispose : « un Maçon est un paisible sujet à l’égard des pouvoirs civils, en quelque lieu qu’il réside ou qu’il travaille, et ne doit jamais être mêlé aux complots et conspirations contre la paix et le bien être de la nation, ni manquer à ses devoirs envers les magistrats inférieurs; car la Maçonnerie a toujours pâti de la guerre, de l’effusion de sang et du désordre. »

 Les constitutions de la Grande Loge de France Obédience de la Maçonnerie spiritualiste comme la Grande Loge Unie du Cameroun nous rappellent que « Les Francs Maçons doivent respecter les lois et l’autorité légitime du pays dans lequel ils vivent et se réunissent librement. Ils sont des citoyens éclairés et disciplinés et conforment leur existence aux impératifs de leur conscience. »

Le franc-maçon se doit par conséquent d’obéïr aux lois de la cité. Son obéissance ne sera pas celle d’un robot car le concept de citoyenneté comporte une ambivalente balance qui est entre l’appartenance à une collectivité régie par des lois et le souci d’un certain respect de l’individu.Comme le dit le philosophe Alain « Résistance et obéissance sont les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance il assure l’ordre par la résistance il assure la liberté ».Le poète Paul Géraldy renchérit en disant : «  si l’Etat est fort, il nous écrase  s’il est faible nous périssons ».Au Franc-maçon de trouver la juste mesure dans l’exécution de son devoir d’obéissance et dans celle de son devoir de résistance.La Franc-maçonnerie en tant qu’institution ne complote par conséquent pas contre l’Etat et la Nation.Mais la Franc-maçonnerie dicterait-elle à ses adeptes un choix politique quelconque ?

 B/ LA FRANC MACONNERIE FACE AU CHOIX POLITIQUE

En face du problème politique et du choix politique quelle est et quelle peut être l’attitude de la Franc- maçonnerie, et en particulier quelle est l’attitude de la Grande Loge Unie du Cameroun ?

Dans le point quatre de sa déclaration de principe la GRANDE LOGE UNIE DU CAMEROUN proclame «  qu’elle ne s’immisce, de même que ses Loges, dans aucune controverse touchant à des questions politiques ou confessionnelles. Pour l’instruction des frères, des exposés sur ces questions suivis d’échanges de vue sont autorisés. Toutefois les débats sur ces sujets ne doivent jamais donner lieu à un vote ni à l’adoption des résolutions lesquelles seraient susceptibles de contraindre les opinions ou les sentiments de certains frères. »

 Dans le domaine politique comme dans le domaine religieux la Franc Maçonnerie laisse à chaque Maçon la liberté de se déterminer selon sa propre conscience, en fonction de ce qu’il croit le plus utile et le plus juste dans le respect de la loi.Et pas plus que nous ne retrouverions dans ses principes des indications pour un choix religieux ou confessionnel particulier, nous ne retrouverions en elle l’indication pour un choix idéologique précis.Le débat et le choix politique concerne le citoyen franc-maçon et n’engage que lui, en toute autonomie et en toute indépendance sans aucune pression d’aucune sorte.Mais là où des systèmes ont été instaurés, qui proclament l’absolutisme d’une église ou d’un parti les Maçons ne peuvent que s’inscrire en faux contre l’oppression et la tyrannie.Pour Henri TORT-NOUGES passé Grand Maître de la grande Loge de France, « La Grande Loge de France en tant qu’institution, ne se croirait le droit d’intervenir (non seulement le droit mais le devoir) dans la vie publique que si elle se sentait menacée dans son existence, et sa vie par des entreprises subversives ou si elle croyait effectivement et justement menacées également les libertés fondamentales de l’homme(les droit souverains de la personne humaine). »La franc Maçonnerie de tradition observe scrupuleusement le principe de la neutralité politique et religieuse.Il ne resterait rien de l’idée de centre de l’union si la Franc-maçonnerie s’égarait dans des prises de positions qui mettraient l’Ordre Maçonnique derrière telle ou telle option politique et religieuse.C’est pourquoi au sein de nos Loges nul ne peut être inquiété pour les options  ou les convictions qu’il professe à partir du moment où ces convictions ne visent pas à l’avilissement de l’homme ou à la réduction voire à la suppression des libertés individuelles ou publiques.La tradition à laquelle nous nous relions n’est pas un fossile témoignant d’un passé à jamais résolu, mais bien au contraire une spiritualité  vivante qui pousse le Franc Maçon, quel que soit le domaine dans lequel il agit, à remplir son devoir vis-à-vis des autres hommes.S’il n’y a pas une politique maçonnique il existe par contre une éthique qui découle de la spiritualité initiatique et que l’on peut définir en peu de mots : tout ce qui élève l’homme est nôtre. Ainsi donc le Franc Maçon ne peut travailler que dans cette direction.

 

*

*                 *

L’étude de ce thème nous a montré que la Franc -maçonnerie respecte la liberté de conscience et la liberté de pensée de ses adeptes ; qu’elle ne leur dicte ni ne leur impose un choix religieux ou un choix politique précis.A la fin de leurs réunions le Président de la Loge invite cependant ses frères Francs Maçons à poursuivre au dehors l’œuvre commencée dans le Temple.A l’intérieur du Temple le Franc Maçon apprend à se bâtir. Sorti du Temple il doit œuvrer pour bâtir la citée idéale.C’est d’abord dire que le franc Maçon se devra de rayonner dans la cité pour porter au dehors les lumières acquises à l’intérieur du Temple. Ce faisant il ne fera que répondre à cette recommandation du Maître Jésus qui disait à ses disciples : « soyez comme des villes éclairées au sommet d’une colline »La même recommandation se retrouve dans son propos lorsqu’il dit « qu’on n’allume pas un cierge pour le mettre sous le boisseau, mais on le dépose sur la table afin qu’il éclaire toute la pièce ».Le Franc Maçon se doit d’être un modèle dont le comportement éclairera la cité. Le Franc Maçon sera par conséquent un porteur de lumière, un porteur de vérité.Au delà du modèle qu’il doit être, le franc Maçon qui est un bâtisseur ne sera pas un citoyen passif, mais un citoyen actif, un citoyen engagé oeuvrant en architecte de la cité idéale.Cette cité idéale est une société plus humaine. Quelle sera la maquette de cette citée idéale ?En d’autres termes quelles seront les valeurs que le Franc Maçon devra promouvoir dans cette citée ?Les valeurs que le franc Maçon portera hors du Temple sont les valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, de Tolérance, de justice et d’amour apprises dans le Temple.Sa cité idéale sera une citée au sein de laquelle l’homme dans sa pluri-dimensionnalité trouvera son plein épanouissement. Une société qui ne cherchera pas à réduire l’homme à l’uni-dimension de sujet économique ou sujet politique. Car l’homme est sans doute citoyen et doit être citoyen, mais il n’est pas que citoyen et ne saurait être que cela.Cette cité sera structurée par l’union dans la diversité, le contraire de l’unité dans la conformité, le modèle totalitaire qui entretien la barbarie pour le seul bénéfice des prédateurs. Ce sera une cité où règne la loi d’amour.Cette citée idéale d’illustres Maçons en ont posé les premières pierres ; citons pèle mêle Jules FERRY et Emile COMBES qui luttèrent pour que les enfants soient en mesure d’étudier en vue de choisir leur destin, Victor SHOELCHER (1804-1893) qui obtint l’abolition de l’esclavage des Noirs, GARIBALDI qui combatit pour l’unité de l’Italie, Léon BOURGEOIS (1851-1925) qui donna l’appellation SDN , Société Des Nations, à l’ organisation internationale devenue ONU qu’il présida en 1919, Francisco FERRER qui fonda à Barcelone en Espagne « l’Ecole Moderne » qui prodiguait gratuitement un enseignement de qualité affranchi de l’emprise de l’Eglise.Vaste est le chantier; surtout dans nos pays sous-développés d’Afrique où tout reste à faire. Nos devanciers ont eu le rêve et l’audace de poser les premières pierres de cet édifice.

A nous d’en poursuivre la construction. Oui nous le pouvons !

(par un TIF 33)

07/10/2013

Qu'est ce que la Franc-maçonnerie???

La franc-maçonnerie, ou plus précisément, l'Ordre des Maçons Anciens, Francs et Acceptés, est une société initiatique et philosophique dont les origines remontent à la nuit des temps. Les manuscrits les plus anciens datent du 14e siècle mais la tradition maçonnique remonte jusqu'aux sociétés et écoles de mystères de l'antiquité. Ses débuts modernes, cependant, datent de 1717 après que quatre loges Londoniennes se donnèrent une structure administrative (appelée Grande Loge) afin d'organiser plus efficacement l'évolution du mouvement. Dès lors, débuta une expansion phénoménale de l'Ordre à travers le monde.  En 1723, la Grande Loge d'Angleterre publiait ses "constitutions" dont l'article premier stipule:

Un maçon est obligé, par son allégeance, d'obéir à la loi morale; et s'il comprend bien l'Art (maçonnique), il ne sera jamais un athée, ni un libertin, ni un impie. Bien que, anciennement il fût du devoir des francs-maçons d'appartenir à la religion de leur pays ou de leur nation respective; cependant il est jugé plus convenable aujourd'hui de les obliger seulement à cette religion sur laquelle tous les hommes s'entendent, laissant à chacun ses opinions particulières, c'est à dire d'être des hommes sincères et bons, honorables et honnêtes, quelles que soient leurs distinctions de culte ou de croyance, afin que la maçonnerie devienne le centre d'union et le moyen de cimenter une amitié véritable entre ceux qui, sans ces liens de confraternité, seraient restés séparés éternellement.

La franc-maçonnerie n'est donc ni une secte ni une religion. Elle ne propose aucun dogme et elle n'a à sa tête aucun gourou. Fondée sur la croyance dans la fraternité des hommes et la paternité de Dieu, la franc- maçonnerie est une société où des hommes et femmes de toutes conditions, de toutes origines et de toutes religions, croyances ou philosophies se témoignent la plus sincère amitié et où ils conjuguent leurs efforts en vue de la construction du Temple idéal de la Vérité, de la Justice et de la Concorde. Elle maintient, à l'égard de toutes les religions, le plus profond respect et elle rejette l'athée. Elle laisse ses membres tout à fait libres de leurs propres pensées et elle n'interdit à ses membres que deux sujets de discussion à l'intérieur des loges: la politique et la religion.

La mission de la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie se définit elle-même comme étant "un beau système de morale enseigné sous le voile de l'allégorie au moyen de symboles". Elle n'est pas une école et son enseignement ne peut se communiquer comme celui rigoureux et unique d'une science appliquée. Dans les mots de l'écrivain Jean-Pierre Bayard, "La franc-maçonnerie apprend surtout à avoir conscience de n'être pas tout à fait ce que l'on voudrait être; elle permet d'acquérir une maîtrise. Ainsi la franc-maçonnerie n'apporte pas un mot d'ordre; elle ne dispense pas une leçon; elle éveille."
Les valeurs morales qu'elle véhicule ne lui sont pas exclusives: connaissance de soi, amour du prochain, respect de l'autorité légalement constituée, devoir envers l' Etre Suprême, etc. Ce qui lui est exclusif est le véhicule; c'est à dire, le rite initiatique. Ce dernier est en effet une allégorie élaborée de la vie qui engendre, chez l'initié, une profonde méditation, une perception et une action intérieure grâce auxquelles l'homme se révèle à lui-même, il dépasse ses propres limites, son soi. Le but primordial de la franc-maçonnerie est donc l'amélioration de l'individu et partant, celui du genre humain dans son ensemble.
On comprendra, dès lors, que l'initiation maçonnique s'effectue avec la plus grande dignité humaine, avec le plus grand respect de l'individu et dans un décorum impeccable.

Société discrète et non secrète

Une société secrète, par définition, en est une qui cherche à dissimuler sa propre existence. Or, la franc- maçonnerie n'est aucunement cela. La Grande Loge Unie du Cameroun, comme toutes les autres, est une corporation légalement constituée en vertu des lois du pays. Elle détient une patente constitutive, son siège social est bien connu comme le sont les lieux de rencontre de ses loges. La franc-maçonnerie est cependant discrète. Elle ne fait pas de recrutement pour des membres ni de publicité autour de ses oeuvres de charité. Le secret maçonnique dont ses détracteurs font beaucoup état ne s'applique qu'à certains modes de reconnaissance comme c'est le cas, d'ailleurs, dans bien d'autres organisations similaires. Le serment maçonnique, quant à lui, n'est requis que pour de fins rituéliques et il n'a absolument rien d'incompatible avec les devoirs moraux, civiques ou religieux de tout citoyen de la terre.

La charité maçonnique

Bien qu'elle ne soit pas, à proprement parler, un organisme de bienfaisance.

Quelle est sa structure et où se trouve son siège social ?

La Franc-maçonnerie n'est pas une organisation monolithique. Chaque juridiction fonctionne sous l'autorité d'une Grande Loge. Chacune des Grandes Loges est indépendante l'une de l'autre et souveraine dans sa juridiction. Elles sont liées entre elles par un système de reconnaissances mutuelles. Parmi les organisations maçonniques présentes au Cameroun, on note la Grande Logue Unie du Cameroun dont le siège social se trouve à Douala, elle est enregistrée auprès des autorités publiques comme organisme à but non lucratif dont la principale raison d'être, outre l'administration du Temple, est la bienfaisance.

La Grande Loge Unie du Cameroun est composée de représentants de toutes les loges et elle a à sa tête un Grand Maître qui est élu au suffrage des membres à chaque année.  La Grande Loge Unie du Cameroun compte plusieurs  loges sur toute l'étendue du pays. Elle entretient d'excellentes relations avec ses consoeurs du Gabon, Benin, Congo, France, Cot d'ivoire, etc.

Pour en savoir plus,vous pouvez laisser vos coordonnées dans la partie réservée aux commentaires.

03/10/2013

Tu seras un homme, mon fils (If, R. Kipling)

 
Si tu peux rester calme alors que, sur ta route,
Un chacun perd la tête, et met le blâme en toi ;
Si tu gardes confiance alors que chacun doute,
Mais sans leur en vouloir de leur manque de foi ;
Si l'attente, pour toi, ne cause trop grand-peine :
Si, entendant mentir, toi-même tu ne mens,
Ou si, étant haï, tu ignores la haine,
Sans avoir l'air trop bon, ni parler trop sagement ;

Si tu rêves, – sans faire des rêves ton pilastre ;
Si tu penses, – sans faire de penser toute leçon ;
Si tu sais rencontrer Triomphe ou bien Désastre,
Et traiter ces trompeurs de la même façon ;
Si tu peux supporter tes vérités bien nettes
Tordue par des coquins pour mieux duper les sots,
Ou voir tout ce qui fut ton but, brisé en miettes,
Et te baisser, pour prendre et trier les morceaux ;

Si tu peux faire un tas de tous tes gains suprêmes
Et le risquer a pile ou face, – en un seul coup –
Et perdre – et repartir comme à tes débuts mêmes,
Sans murmurer un mot de ta perte au va-tout ;
Si tu forces ton coeur, tes nerfs, et ton jarret
À servir à tes fins malgré leur abandon
Et que tu tiennes bon quand tout vient à l'arrêt,
Hormis la Volonté qui ordonne : « Tiens bon ! »

Si tu vas dans la foule sans orgueil à tout rompre,
Ou frayes avec les rois sans te croire un héros ;
Si l'ami ni l'ennemi ne peuvent te corrompre ;
Si tout homme, pour toi, compte, mais nul par trop ;
Si tu sais bien remplir chaque minute implacable
De soixante secondes de chemins accomplis,
À toi sera la Terre et son bien délectable,
Et, – bien mieux – tu seras un Homme, mon fils.

(Rudyard Kipling)