22/10/2013

Franc-maçonnerie et incompréhensions africaines

Franc-maçonnerie!!! la seule évocation de ce terme suscite d’emblée les sentiments les plus divers.Il fait peur ou attise la curiosité en tout cas, il ne laisse personne indifférent.  A l’évidence, le sujet passionne. Une question peut être légitimement posée: pourquoi cet intérêt et quels en sont les ressorts? 

En Afrique comme ailleurs, la franc-maçonnerie passionne. Au sein d’une partie de la population, elle est même l’objet des fantasmes les plus fous. Mais ce qui frappe au premier abord, c’est qu’ici, un peu plus qu’ailleurs peut-être, la méconnaissance qui entoure cette question est abyssale. Et si l’on y ajoute la confusion plus ou moins entretenue autour des pratiques ésotériques, l’on comprend aisément pourquoi, dans certains pays, beaucoup associent volontiers ésotérisme, homosexualité, pédophilie…

Première loge en terre africaine

Or justement, contrairement à l’homosexualité dont beaucoup d’Africains pensent qu’elle a été importée d’Occident, la franc-maçonnerie, elle, est bien arrivée sur le continent noir par les Européens. C’est en effet en 1781, à Saint-Louis du Sénégal, que le Grand-Orient de France a créé sa première loge en terre africaine. A l’époque, les populations locales, qui étaient assujetties, ne pouvaient guère se retrouver dans ce type de «cercle». Et pour les colons, il s’agissait surtout de prolonger le mode de vie européen sous les tropiques.

Pendant toute cette période coloniale, quelques exceptions apparaîtront ça et là, sans que l’on puisse parler d’égalité, au sens même où l’entendent les francs-maçons qui, comme au Grand-Orient de France, se réclament de cet humanisme qui met l’homme et les valeurs humaines au-dessus de toutes les autres. Ainsi, selon le sociologue Bruno Etienne, qui fut aussi un éminent franc-maçon, l’Emir Abdelkader fut reçu maçon au Grand-Orient en signe de reconnaissance pour la protection qu’il accorda aux chrétiens de Damas, lors des massacres de 1860.

En Afrique subsaharienne, l’une des premières exceptions fut incarnée par Blaise Adolphe Diagne. Né indigène à Gorée, puis adopté par la famille Crespin, il fit de brillantes études avant de devenir fonctionnaire et d’être reçu franc-maçon au Grand-Orient, alors qu’il était en poste à la Réunion. Il fut ensuite le premier Africain à devenir député, puis ministre d’un gouvernement français. Mais pour l’Afrique francophone en particulier, ce n’est qu’à partir des indépendances, en 1960, que les Africains vont «s’emparer» de la franc-maçonnerie, en s’affranchissant quelque peu de la tutelle française.

Les obédiences s'installent

Dès lors, différentes obédiences vont voir le jour, exactement comme en France, avec des filiations très explicites. En France, il existe en effet plusieurs obédiences, dont les plus importantes sont: le Grand-Orient, la Grande Loge de France, la Grande Loge féminine de France, la Fédération du droit humain et la Grande Loge nationale française. Cette dernière avait jusqu'à fin 2011 la particularité d’être la seule obédience reconnue par la Grande Loge unie d’Angleterre, héritière des premiers maçons anglais. 

Il est important de préciser que les obédiences ne sont que des fédérations de loge – la loge étant l’unité de base, qui regroupe en moyenne quelques dizaines de maçons–, qui fonctionnent en principe de manière démocratique. Ce qui découle notamment du fait que les francs-maçons se définissent comme des hommes libres dans des loges libres. Outre les inévitables questions de pouvoir, qui conduisent parfois à des scissions, les obédiences se différencient d’abord par la référence à Dieu, ainsi qu’à leurs orientations philosophiques et symboliques. Le théisme constitue par exemple l’une des principales raisons de la rupture entre le Grand-Orient de France et la Grande Loge unie d’Angleterre.

Tout cet héritage se retrouve donc aujourd’hui en Afrique, avec parfois des conséquences fâcheuses qui rajoutent à la confusion. C’est le cas par exemple de l’élitisme revendiqué de la Grande Loge nationale française, dont les dérives affairistes sont souvent dénoncées dans les médias. Certes, cette obédience n’a pas le monopole des scandales. Mais ses membres étant majoritairement proches des milieux d’affaires, ils sont aussi les plus susceptibles de dérives affairistes.

De l'élitisme aux fantasmes

En Afrique plus qu’ailleurs, l’existence même d’une telle maçonnerie dite «élitiste», ne peut que renforcer la confiscation du pouvoir, et son corollaire, l’accaparement des richesses. Evidemment, les médias se font plus l’écho de cet aspect de la franc-maçonnerie africaine  que de celle qui est plus ou moins conforme aux idéaux d’origine. Une autre conséquence de cet «élitisme maçonnique», c’est par exemple l’idée selon laquelle le népotisme et le clientélisme seraient dus à la franc-maçonnerie. Beaucoup finissent donc par penser que pour réussir, il faut impérativement être franc-maçon. C’est notamment à partir de là que naissent les fantasmes les plus fous.

La paranoïa vis-à-vis de la franc-maçonnerie, des «pères» des indépendances comme l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny, tenait en partie à ces fantasmes. Les conséquences en furent dramatiques, puisque les francs-maçons furent très durement réprimés en Côte d’Ivoire, au Bénin ou encore à Madagascar. Et, dans ce dernier pays, c’est surtout au nom du catholicisme que l’ancien président Didier Ratsiraka avait interdit la franc-maçonnerie. Comme un peu partout à travers le monde, la franc-maçonnerie n’a jamais fait bon ménage avec les religions révélées. Ce qui n’est pas forcément le cas des animismes, qui subsistent encore sur le continent.

Et lorsque certains observateurs insistent sur l’attirance quasiment ontologique des Africains pour l’ésotérisme en général, et la franc-maçonnerie en particulier, ils oublient le succès du Da Vinci Code par exemple, et l’attrait de différentes formes d’ésotérisme au sein des populations occidentales. Certes, dans certaines régions d’Afrique, il existe encore des rites initiatiques, qui peuvent se rapprocher des pratiques maçonniques. Mais il ne s’agit pas là d’une spécificité, puisqu’on retrouve des rites similaires en Amérique latine par exemple.

En Afrique comme partout ailleurs, les raisons de l’attrait pour la franc-maçonnerie sont donc multiples; même si l’on constate là-bas, comme partout ailleurs, que certains entendent d’abord s’en servir comme d’un tremplin pour leur réussite sociale. Ce qui, bien entendu, nous éloigne des idéaux humanistes que revendiquent les francs-maçons. Mais en tout état de cause, que l’on soit maçon ou pas, il ne suffit pas de clamer son humanisme pour qu’il se concrétise au quotidien. Et en ce domaine comme dans bien d’autres, seuls le vécu et l’expérimentation individuels font foi.

(ce texte n'est pas de moi)

09/10/2013

Franc-maçon et citoyen

 

Selon le Petit Robert, le citoyen est la personne qui appartient à une cité, en reconnaît la juridiction, est habilité à jouir, sur son territoire du droit de cité et est astreint aux devoirs correspondants.Parmi les droits du citoyen se trouve celui de s’occuper des affaires de la cité et donc de faire de la politique au sens noble du terme.L’appartenance à la Franc-maçonnerie est-elle compatible avec les devoirs d’un bon citoyen ?

 L’anathème jeté sur la Franc-maçonnerie l’a accusée de comploter contre l’Etat et la Nation. Ce complot maçonnique est-il réel ?En face du problème politique et du choix politique quelle peut-être l’attitude d’une institution comme la Franc-maçonnerie ? Le franc Maçon est-il libre dans son choix politique ?Ce sont les deux questions auxquelles nous allons essayer de répondre.

 A/ LE COMPLOT MACONNIQUE CONTRE L’ETAT ET LA NATION N’EXISTE PAS.

Dans chacun des pays où les Maçons ont le droit de se réunir pour cultiver leur idéal de concorde et d’harmonie sociale, la franc Maçonnerie par loyauté prescrit à ses adeptes , l’obéissance aux lois de ce pays et les sacrifices nécessaires à sa défense , quels qu’en soient le régime politique et le Gouvernement.L’article 2 des constitutions d’Anderson dispose : « un Maçon est un paisible sujet à l’égard des pouvoirs civils, en quelque lieu qu’il réside ou qu’il travaille, et ne doit jamais être mêlé aux complots et conspirations contre la paix et le bien être de la nation, ni manquer à ses devoirs envers les magistrats inférieurs; car la Maçonnerie a toujours pâti de la guerre, de l’effusion de sang et du désordre. »

 Les constitutions de la Grande Loge de France Obédience de la Maçonnerie spiritualiste comme la Grande Loge Unie du Cameroun nous rappellent que « Les Francs Maçons doivent respecter les lois et l’autorité légitime du pays dans lequel ils vivent et se réunissent librement. Ils sont des citoyens éclairés et disciplinés et conforment leur existence aux impératifs de leur conscience. »

Le franc-maçon se doit par conséquent d’obéïr aux lois de la cité. Son obéissance ne sera pas celle d’un robot car le concept de citoyenneté comporte une ambivalente balance qui est entre l’appartenance à une collectivité régie par des lois et le souci d’un certain respect de l’individu.Comme le dit le philosophe Alain « Résistance et obéissance sont les deux vertus du citoyen. Par l’obéissance il assure l’ordre par la résistance il assure la liberté ».Le poète Paul Géraldy renchérit en disant : «  si l’Etat est fort, il nous écrase  s’il est faible nous périssons ».Au Franc-maçon de trouver la juste mesure dans l’exécution de son devoir d’obéissance et dans celle de son devoir de résistance.La Franc-maçonnerie en tant qu’institution ne complote par conséquent pas contre l’Etat et la Nation.Mais la Franc-maçonnerie dicterait-elle à ses adeptes un choix politique quelconque ?

 B/ LA FRANC MACONNERIE FACE AU CHOIX POLITIQUE

En face du problème politique et du choix politique quelle est et quelle peut être l’attitude de la Franc- maçonnerie, et en particulier quelle est l’attitude de la Grande Loge Unie du Cameroun ?

Dans le point quatre de sa déclaration de principe la GRANDE LOGE UNIE DU CAMEROUN proclame «  qu’elle ne s’immisce, de même que ses Loges, dans aucune controverse touchant à des questions politiques ou confessionnelles. Pour l’instruction des frères, des exposés sur ces questions suivis d’échanges de vue sont autorisés. Toutefois les débats sur ces sujets ne doivent jamais donner lieu à un vote ni à l’adoption des résolutions lesquelles seraient susceptibles de contraindre les opinions ou les sentiments de certains frères. »

 Dans le domaine politique comme dans le domaine religieux la Franc Maçonnerie laisse à chaque Maçon la liberté de se déterminer selon sa propre conscience, en fonction de ce qu’il croit le plus utile et le plus juste dans le respect de la loi.Et pas plus que nous ne retrouverions dans ses principes des indications pour un choix religieux ou confessionnel particulier, nous ne retrouverions en elle l’indication pour un choix idéologique précis.Le débat et le choix politique concerne le citoyen franc-maçon et n’engage que lui, en toute autonomie et en toute indépendance sans aucune pression d’aucune sorte.Mais là où des systèmes ont été instaurés, qui proclament l’absolutisme d’une église ou d’un parti les Maçons ne peuvent que s’inscrire en faux contre l’oppression et la tyrannie.Pour Henri TORT-NOUGES passé Grand Maître de la grande Loge de France, « La Grande Loge de France en tant qu’institution, ne se croirait le droit d’intervenir (non seulement le droit mais le devoir) dans la vie publique que si elle se sentait menacée dans son existence, et sa vie par des entreprises subversives ou si elle croyait effectivement et justement menacées également les libertés fondamentales de l’homme(les droit souverains de la personne humaine). »La franc Maçonnerie de tradition observe scrupuleusement le principe de la neutralité politique et religieuse.Il ne resterait rien de l’idée de centre de l’union si la Franc-maçonnerie s’égarait dans des prises de positions qui mettraient l’Ordre Maçonnique derrière telle ou telle option politique et religieuse.C’est pourquoi au sein de nos Loges nul ne peut être inquiété pour les options  ou les convictions qu’il professe à partir du moment où ces convictions ne visent pas à l’avilissement de l’homme ou à la réduction voire à la suppression des libertés individuelles ou publiques.La tradition à laquelle nous nous relions n’est pas un fossile témoignant d’un passé à jamais résolu, mais bien au contraire une spiritualité  vivante qui pousse le Franc Maçon, quel que soit le domaine dans lequel il agit, à remplir son devoir vis-à-vis des autres hommes.S’il n’y a pas une politique maçonnique il existe par contre une éthique qui découle de la spiritualité initiatique et que l’on peut définir en peu de mots : tout ce qui élève l’homme est nôtre. Ainsi donc le Franc Maçon ne peut travailler que dans cette direction.

 

*

*                 *

L’étude de ce thème nous a montré que la Franc -maçonnerie respecte la liberté de conscience et la liberté de pensée de ses adeptes ; qu’elle ne leur dicte ni ne leur impose un choix religieux ou un choix politique précis.A la fin de leurs réunions le Président de la Loge invite cependant ses frères Francs Maçons à poursuivre au dehors l’œuvre commencée dans le Temple.A l’intérieur du Temple le Franc Maçon apprend à se bâtir. Sorti du Temple il doit œuvrer pour bâtir la citée idéale.C’est d’abord dire que le franc Maçon se devra de rayonner dans la cité pour porter au dehors les lumières acquises à l’intérieur du Temple. Ce faisant il ne fera que répondre à cette recommandation du Maître Jésus qui disait à ses disciples : « soyez comme des villes éclairées au sommet d’une colline »La même recommandation se retrouve dans son propos lorsqu’il dit « qu’on n’allume pas un cierge pour le mettre sous le boisseau, mais on le dépose sur la table afin qu’il éclaire toute la pièce ».Le Franc Maçon se doit d’être un modèle dont le comportement éclairera la cité. Le Franc Maçon sera par conséquent un porteur de lumière, un porteur de vérité.Au delà du modèle qu’il doit être, le franc Maçon qui est un bâtisseur ne sera pas un citoyen passif, mais un citoyen actif, un citoyen engagé oeuvrant en architecte de la cité idéale.Cette cité idéale est une société plus humaine. Quelle sera la maquette de cette citée idéale ?En d’autres termes quelles seront les valeurs que le Franc Maçon devra promouvoir dans cette citée ?Les valeurs que le franc Maçon portera hors du Temple sont les valeurs de Liberté, d’Egalité, de Fraternité, de Tolérance, de justice et d’amour apprises dans le Temple.Sa cité idéale sera une citée au sein de laquelle l’homme dans sa pluri-dimensionnalité trouvera son plein épanouissement. Une société qui ne cherchera pas à réduire l’homme à l’uni-dimension de sujet économique ou sujet politique. Car l’homme est sans doute citoyen et doit être citoyen, mais il n’est pas que citoyen et ne saurait être que cela.Cette cité sera structurée par l’union dans la diversité, le contraire de l’unité dans la conformité, le modèle totalitaire qui entretien la barbarie pour le seul bénéfice des prédateurs. Ce sera une cité où règne la loi d’amour.Cette citée idéale d’illustres Maçons en ont posé les premières pierres ; citons pèle mêle Jules FERRY et Emile COMBES qui luttèrent pour que les enfants soient en mesure d’étudier en vue de choisir leur destin, Victor SHOELCHER (1804-1893) qui obtint l’abolition de l’esclavage des Noirs, GARIBALDI qui combatit pour l’unité de l’Italie, Léon BOURGEOIS (1851-1925) qui donna l’appellation SDN , Société Des Nations, à l’ organisation internationale devenue ONU qu’il présida en 1919, Francisco FERRER qui fonda à Barcelone en Espagne « l’Ecole Moderne » qui prodiguait gratuitement un enseignement de qualité affranchi de l’emprise de l’Eglise.Vaste est le chantier; surtout dans nos pays sous-développés d’Afrique où tout reste à faire. Nos devanciers ont eu le rêve et l’audace de poser les premières pierres de cet édifice.

A nous d’en poursuivre la construction. Oui nous le pouvons !

(par un TIF 33)

07/10/2013

Qu'est ce que la Franc-maçonnerie???

La franc-maçonnerie, ou plus précisément, l'Ordre des Maçons Anciens, Francs et Acceptés, est une société initiatique et philosophique dont les origines remontent à la nuit des temps. Les manuscrits les plus anciens datent du 14e siècle mais la tradition maçonnique remonte jusqu'aux sociétés et écoles de mystères de l'antiquité. Ses débuts modernes, cependant, datent de 1717 après que quatre loges Londoniennes se donnèrent une structure administrative (appelée Grande Loge) afin d'organiser plus efficacement l'évolution du mouvement. Dès lors, débuta une expansion phénoménale de l'Ordre à travers le monde.  En 1723, la Grande Loge d'Angleterre publiait ses "constitutions" dont l'article premier stipule:

Un maçon est obligé, par son allégeance, d'obéir à la loi morale; et s'il comprend bien l'Art (maçonnique), il ne sera jamais un athée, ni un libertin, ni un impie. Bien que, anciennement il fût du devoir des francs-maçons d'appartenir à la religion de leur pays ou de leur nation respective; cependant il est jugé plus convenable aujourd'hui de les obliger seulement à cette religion sur laquelle tous les hommes s'entendent, laissant à chacun ses opinions particulières, c'est à dire d'être des hommes sincères et bons, honorables et honnêtes, quelles que soient leurs distinctions de culte ou de croyance, afin que la maçonnerie devienne le centre d'union et le moyen de cimenter une amitié véritable entre ceux qui, sans ces liens de confraternité, seraient restés séparés éternellement.

La franc-maçonnerie n'est donc ni une secte ni une religion. Elle ne propose aucun dogme et elle n'a à sa tête aucun gourou. Fondée sur la croyance dans la fraternité des hommes et la paternité de Dieu, la franc- maçonnerie est une société où des hommes et femmes de toutes conditions, de toutes origines et de toutes religions, croyances ou philosophies se témoignent la plus sincère amitié et où ils conjuguent leurs efforts en vue de la construction du Temple idéal de la Vérité, de la Justice et de la Concorde. Elle maintient, à l'égard de toutes les religions, le plus profond respect et elle rejette l'athée. Elle laisse ses membres tout à fait libres de leurs propres pensées et elle n'interdit à ses membres que deux sujets de discussion à l'intérieur des loges: la politique et la religion.

La mission de la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie se définit elle-même comme étant "un beau système de morale enseigné sous le voile de l'allégorie au moyen de symboles". Elle n'est pas une école et son enseignement ne peut se communiquer comme celui rigoureux et unique d'une science appliquée. Dans les mots de l'écrivain Jean-Pierre Bayard, "La franc-maçonnerie apprend surtout à avoir conscience de n'être pas tout à fait ce que l'on voudrait être; elle permet d'acquérir une maîtrise. Ainsi la franc-maçonnerie n'apporte pas un mot d'ordre; elle ne dispense pas une leçon; elle éveille."
Les valeurs morales qu'elle véhicule ne lui sont pas exclusives: connaissance de soi, amour du prochain, respect de l'autorité légalement constituée, devoir envers l' Etre Suprême, etc. Ce qui lui est exclusif est le véhicule; c'est à dire, le rite initiatique. Ce dernier est en effet une allégorie élaborée de la vie qui engendre, chez l'initié, une profonde méditation, une perception et une action intérieure grâce auxquelles l'homme se révèle à lui-même, il dépasse ses propres limites, son soi. Le but primordial de la franc-maçonnerie est donc l'amélioration de l'individu et partant, celui du genre humain dans son ensemble.
On comprendra, dès lors, que l'initiation maçonnique s'effectue avec la plus grande dignité humaine, avec le plus grand respect de l'individu et dans un décorum impeccable.

Société discrète et non secrète

Une société secrète, par définition, en est une qui cherche à dissimuler sa propre existence. Or, la franc- maçonnerie n'est aucunement cela. La Grande Loge Unie du Cameroun, comme toutes les autres, est une corporation légalement constituée en vertu des lois du pays. Elle détient une patente constitutive, son siège social est bien connu comme le sont les lieux de rencontre de ses loges. La franc-maçonnerie est cependant discrète. Elle ne fait pas de recrutement pour des membres ni de publicité autour de ses oeuvres de charité. Le secret maçonnique dont ses détracteurs font beaucoup état ne s'applique qu'à certains modes de reconnaissance comme c'est le cas, d'ailleurs, dans bien d'autres organisations similaires. Le serment maçonnique, quant à lui, n'est requis que pour de fins rituéliques et il n'a absolument rien d'incompatible avec les devoirs moraux, civiques ou religieux de tout citoyen de la terre.

La charité maçonnique

Bien qu'elle ne soit pas, à proprement parler, un organisme de bienfaisance.

Quelle est sa structure et où se trouve son siège social ?

La Franc-maçonnerie n'est pas une organisation monolithique. Chaque juridiction fonctionne sous l'autorité d'une Grande Loge. Chacune des Grandes Loges est indépendante l'une de l'autre et souveraine dans sa juridiction. Elles sont liées entre elles par un système de reconnaissances mutuelles. Parmi les organisations maçonniques présentes au Cameroun, on note la Grande Logue Unie du Cameroun dont le siège social se trouve à Douala, elle est enregistrée auprès des autorités publiques comme organisme à but non lucratif dont la principale raison d'être, outre l'administration du Temple, est la bienfaisance.

La Grande Loge Unie du Cameroun est composée de représentants de toutes les loges et elle a à sa tête un Grand Maître qui est élu au suffrage des membres à chaque année.  La Grande Loge Unie du Cameroun compte plusieurs  loges sur toute l'étendue du pays. Elle entretient d'excellentes relations avec ses consoeurs du Gabon, Benin, Congo, France, Cot d'ivoire, etc.

Pour en savoir plus,vous pouvez laisser vos coordonnées dans la partie réservée aux commentaires.